1- La batterie des
cinq chaudières Pulsatoire d'Auer de 40 kW chacune est implantée dans un local
chaufferie en terrasse.
2- Entre les deux chaudières, cette vanne trois voies Buderus
permet de basculer les chaudières dédiées à l'eau chaude sanitaire en fonction
chauffage dès que la température extérieure passe sous la barre des 8 °C.
3- L'échangeur à plaques et le ballon de stockage sont montés
en parallèle pour assurer une disponibillité d'eau chaude sanitaire optimale. Le ballon
est équipé d'une vanne thermostatique qui assure la fonction antilégionelle.

4- Jacky Sellier, thermicien et installeur "je savais
qu'avec ce matériel, je serais plus cher, mais j'ai fait la proposition d'une solution
très technique. Je suis sûr d'obtenir une économie d'énergie de 25% ou 27%."
5- Une chaudière sans son capotage un élément tout inox dont
la tête recéle la chambre d'explosion autoalimenté. Les fumées froides sont évacuées
par une canalisation en PVC.

La puissance dédiée au chauffage de l'immeuble de 18
appartements est prioritairement assurée par 3 chaudières de 40 kW. Pour l'eau chaude
sanitaire, deux chaudières de la même puissance alimentent un échangeur à plaque et un
ballon de 300 litres. En cas de grands froids, ces deux chaudières sont aussi affectées
à la production de chaleur pour le chauffage.
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Obtenir un marché tient
parfois à peu de chose. "Pour la rénovation de la chaufferie en terrasse de cet
immeuble, le cahier des charges n'était pas figé, indique Jacky Sellier, chauffagiste
thermicien à Saleux, dans la Somme. La première difficulté concernait la
quasi-impossibilité de gruter quoi que ce soit depuis la rue, ou depuis le jardin".
Dans ce quartier de la capitale Picarde, les rues sont en effet plutôt étroite et
malaisées à condamner, ne serait-ce qu'une journée. Tel qu'est configuré cet immeuble
d'Amiens (Somme) avec sa chauffagerie en terrasse, tout le matériel et les équipements
devaient passer par la trappe d'accès à la toiture plane d'une ouverture de 80 cm de
coté, en haut d'une échelle. Mais une chaufferie pour le chauffage et l'eau chaude
sanitaire de 18 logements, du F2 au F5, nécessite un matériel important.
Jacky Sellier a donc bâti sa proposition sur une disposition de cinq chaudières
Pulsatoire du fabricant Auer-Gianola, basé à Feuquières en Vimeu (Somme).
D'une puissance unitaire de 40 kW, elles sont montées en cascade. Pour
renforcer sa proposition, le thermicien s'est engagé, contractuellement, à dégager une
économie d'énergie de 20%, à gradient égal de température, par rapport à la
précédente installation. "Je savais qu'avec ce matériel, je serais plus cher,
ajoute le thermicien, mais j'ai fait la proposition d'une solution très technique, pour
remplacer l'ancienne chaufferie qui était composée d'une batterie de générateurs de 30
kW, en cascade. Et je suis bien sûr d'obtenir une économie d'énergie de 25% ou
27%". La solution technique a consisté à "jouer" sur la régulation des
machines Auer, et de les séparer en deux groupes, un premier de trois générateurs avec
un maître et deux esclaves, et un second de deux, dont un maître et un esclave.
Au rendement maximum
Le groupe de deux chaudières est dédié en priorité à l'eau chaude
sanitaire, et, en complément au chauffage pour les périodes les plus froides ; celui des
trois chaudières au chauffage seul. Mais les cinq machines peuvent être mises en route
pour le chauffage sur l'ordre du maître chauffage.
Pour la production d'eau chaude sanitaire le principe de fonctionnement est le suivant . A
la demande, la chaudière maître se met en marche. Si la demande est supérieure,
l'équipement maître commande la mise en route de la chaudière esclave. Elles alimentent
en circuit primaire un échangeur à plaques Charot. Un ballon tampon de 300 litres du
même fabricant est monté en parallèle. La régulation permet un traitement thermique
antilégionelles. La puissance instantanée (hors ballon tampon) est de 80 kW, mais avec
un faible différentiel de température entre le primaire et le secondaire. Une capacité
suffisante pour les besoins maximums de l'ensemble de l'immeuble.
Jacky Sellier estime qu'ainsi "les chaudières sont en phase condensation entre 80 et
90% du temps, c'est-à-dire à leur rendement maximum". Et ce avec une consommation
d'énergie aussi mesurée que possible.
Le principe de gestion des chaudières est le même pour le chauffage. A la demande, la
chaudière maître se met en marche, puis peut faire intervenir les chaudières esclaves
de rang 2 puis 3. Jusqu'à 120 kW sont disponibles. Si nécessaire le générateur de
chauffage maître peut faire appel aux deux chaudières, de rang 4 et 5, dédiées
prioritairement à l'eau chaude. La chaufferie dispose alors d'une puissance maximale de
200 kW. "Pour les trois chaudières chauffage, la demande en chauffage est régulée
pour démarrer à 18°C - à 18°C extérieur, la fonction non chauffage est automatique
-, précise Jacky Sellier. Mais pour les chaudières affectées à la production d'eau
chaude, cette régulation pour le chauffage a était fixée à 8°C : tant que la
température extérieure est supérieure à 8°C, la chaudière maître en sanitaire ne
fonctionne qu'en eau chaude. Les deux maîtres ont une température de régulation de non
chauffage différente, et un gradient différent, pour toujours ne mettre en oeuvre que la
puissance nécessaire, sans redondance".
Une vanne 3 voies en décharge
Pour cette installation en deux groupes, le collecteur de départ a été
scindé par une vanne 3 voies permettant d'aiguiller le fluide primaire des chaudières 4
et 5 vers le système de production d'eau chaude sanitaire avec une priorité totale ECS
sur ce groupe. La séquence se déroule de la manière suivante :
- une chute du point de consigne ECS dans le ballon tampon entraîné par le régulateur
de la chaudière maître ;
- une augmentation de la température départ primaire du groupe 4 et 5 vers l'échangeur
à plaques ;
- le démarrage de la pompe primaire ;
- la rotation de la vanne 3 voies en position "sanitaire".
Dès l'obtention du point de consigne ECS, la vanne 3 voies est repositionnée en
chauffage avec arrêt de la pompe primaire. L'eau sanitaire est donc réchauffée dans
l'échangeur à plaques instantané, la capacité tampon permettant d'écrêter les points
de demandes. Un mitigeur thermostatique assure la parfaite régulation de température ECS
vers la distribution à 55°C et permet de maintenir cette température quand la fonction
antilégionnelles est activée automatiquement. Dans ce cas l'ensemble échangeur et
tampon est porté à une température supérieure à 70°C. Dès que les besoins
sanitaires sont satisfaits, le groupe de chaudières 4 et 5 est à nouveau disponible pour
assurer les besoins de chauffage en complément du premier groupe... dans la mesure ou la
température extérieure est inférieure à 8°C.
L'ensemble fonctionnant toujours à la plus base température possible pour couvrir les
besoins tout en favorisant la condensation des gaz brûlés afin d'optimiser les
performances des chaudières. Un pot à boues équipé de barreaux magnétiques permet
d'éviter l'entartrage en maintenant les particules en suspension dans l'eau de chauffage,
de retenir les particules métalliques, soit de piéger les particules amagnétiques en
fond de pot à boues par chute de vitesse du fluide. Le fluide caloporteur restant
"propre" garantit un bon maintient des performances de l'installation dans le
temps.
Une régulation fine
Selon Jacky Sellier, "Auer a considérablement amélioré la
régulation de ses Pulsatoires". Comme toutes les autres machines, les deux
équipements "maîtres" disposent ainsi d'une horloge électronique de
programmation quotidienne et hebdomadaire, permettant d'assurer des points de consignes
confort ou réduit, aussi bien en chauffage que sur le réseau sanitaire qui fonctionne en
bouclage. Les commandes peuvent être très fines, par exemple pour ce locataire qui se
lève chaque matin à 4h30 (mais peut-être pas en fin de semaine) et veut de l'eau chaude
pour sa douche. D'une façon générale, le groupe 1 et 2 contrôle la température de
départ chauffage et fonction de température extérieure.
Le régulateur maître du groupe 1 contrôle également la température ambiante d'un
appartement situé au dernier étage. Le thermicien qui n'a réalisé que la chaufferie
convient qu'un équilibrage hydraulique et des robinets thermostatiques permettant de
récupérer les apports gratuits (le rayonnement solaire dans les appartements) : les
robinets pourraient être installés en complément, évitant par exemple à certains
appartements d'étage intermédiaire d'être surchauffés à certaines heures de la
journée par ensoleillement.
Pour réaliser son installation, Jacky Sellier n'a pas rencontré de problème
particulier, la chaufferie étant suffisamment vaste -un peu plus de 15m2- pour loger tous
les équipements. L'évacuation des fumées réalisée en tubes PVC d'un diamètre de 63
mm passe dans les anciens conduits -les fumées sortant à très basse température- ces
derniers se trouvant à 1.5 mètre des nouvelles chaudières. L'air de combustion est
prélevé dans le local chaufferie, ventilé de façon réglementaire. Mais les cinq
chaudières auraient pu également être alimentées directement en air extérieur par un
montage sur ventouse concentrique. Quant aux condensats de chaque chaudière, ils sont
collectés et évacués via le réseau du tout à l'égout. G.A.
Le chantier
Rénovation de la chaufferie d'un immeuble de 18
logements, datant d'une trentaine années, en R+ 4
Chaufferie sur terrasse avec trappe d'accès de 80
cm de cotés
Délai de chantier 1 mois pour une équipe, dont
la dépose de l'ancienne installation et la découpe par oxydécoupage de l'ancien ballon.
Montant du marché sur consultation de la
copropriété
Montant du marché 41000 Euros
L'entreprise
Jacky Sellier SARL, chauffagiste thermicien à
Saleux, Somme.
Effectif : 17 salariés, dont 3 personnes en
bureau d'étude
Chiffre d'affaire : 1.5 million 'Euros
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